vendredi 27 mars 2009

10. À travers la brume, une lueur.

Passée la soirée entre filles avec ma bonne amie K. et sa copine française. Tout un tas de confidences et de potins y sont passés... mais surtout, surtout K. qui me racontait combien de vivre avec cet homme qui ne l'aime plus vraiment est difficile. Dix années qu'elle s'accroche, dix années à tenter d'être heureuse sans succès, ou elle en a pleuré plus souvent qu'à son tour des mauvais commentaires et de l'ignorance qu'a à son égard celui qui devrait l'aimer plus que quiconque. Elle a parlé de ce courage qu'elle n'a jamais trouvé de le quitter même si l'amour est mort depuis longtemps. Et ce mot, courage, m'a bouleversé.

C'est celà que l'ex a trouvé... le courage de voir la vérité et de l'affronter, le courage de ne pas se mettre la tête dans le sable et de prétendre que tout allait bien alors que c'était faux. Malgré la culpabilité, et la peur sans doute, il a trouvé le courage de me dire que nous n'allions nulle part. Il a trouvé le courage d'une solution difficile mais qui nous a permis de ne pas en arriver à se détester après des années de malheur, à ne pas se souiller dans l'adultère. Il a surtout trouvé le courage que ça fasse mal quelques temps pour avoir un jour la chance de refaire notre vie, lorsque les larmes seront passées.

Par son malheur, K. m'a ouvert les yeux ce soir; ça fait mal mais ça fait aussi du bien de voir ce que l'ex et moi aurions pu devenir, et qui n'arrivera pas.

Lorsqu'elle est repartie chez elle en compagnie de son amie française, j'ai téléphoné à l'ex. Je lui ai parlé de K. et de sa situation. Et après avoir expliqué les grandes lignes, je l'ai remercié d'avoir eu le courage de faire ce qu'il a fait... ce qu'il fallait faire.

Je n'ai pas pleuré, j'ai eu la voix légèrement nasillarde à quelques reprises, mais je n'ai pas pleuré. Parce que la douleur que j'éprouve en ce moment de l'avoir perdu comme mari baigne aussi dans la douce consolation que je l'aime encore, qu'il m'aime aussi malgré que ce ne soit plus comme avant bref, que nous n'avons pas tout perdu.

Ce soir c'est une très petite [mais tout de même une] lueur d'espoir que j'ai au fond du coeur, plus que des larmes. J'ai soudain un grand respect pour cet homme malgré le fait qu'il m'a brisé le coeur. Mon coeur guérira, j'irai mieux [et un jour, lui aussi] et le temps nous permettra de nous refaire plutôt que de nous détruire, comme c'est arrivé à K., comme cela doit être le cas pour trop de gens. J'ose dire que quelque part, l'ex a eu encore beaucoup d'amour envers le couple que nous avons autrefois formé pour tenter de le sauver de l'anéantissement total. Malgré cette méthode drastique et difficile qu'à été de rompre, il nous a permis de ne jamais atteindre la limite de non retour ou nous aurions fini par nous haïr, nous détester, nous tuer à petit feu.

Et pour cela, il me fallait lui dire merci.

Ce soir, j'ai l'impression d'avoir franchi une étape importante.

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