vendredi 20 mars 2009

7. Passage à vide.

Et puis soudain, c'est venu tout seul.

Entre deux bouchées de pizza, alors que je savais que la journée tirait à sa fin et qu'après ce frugal repas il partirait pour de bon, c'est venu. Tout seul. D'abord un tremblement de la lèvre supérieure. Puis le brouillard. Puis une larme. Puis deux. Puis trois. Puis trop. Et à ce moment je n'ai plus voulu; je n'ai plus voulu de ce divorce, je n'ai plus voulu de cet appartement qu'il a tout soigneusement mis en place pour moi sous prétexte qu'il m'aime encore trop, juste pas comme un mari doit aimer sa femme qu'il m'a dit le jour ou il m'a dit que c'était terminé et que je devais partir. Je n'ai plus voulu de cette liberté à la con que j'ai tenté de désirer ces dernières semaines. Je n'ai plus voulu qu'il parte.

Mais il est parti quand même. Et en pleurant lui aussi.

Ça doit bien faire deux heures de ça maintenant. J'ai tenté de me lancer dans toutes ces boites que j'ai encore à défaire, de tous ces trucs à mettre en place. Mais en une heure j'ai réussi à défaire deux boites... j'en ai eu marre de me voir tourner en rond. J'ai fait le lit et je m'y suis réfugiée pour écrire tout ceci. Pour ne pas oublier, même si je sais déjà qu'un jour j'aurai sans doute oublié à quel point ce soir, à cet instant précis où je tape ces mots, mes yeux sont encore dans le brouillard, mes joues et mon cou sont trempés par les larmes, et j'ai mal.

Je ne sais pas trop si j'ai mal de le perdre ou j'ai mal d'être toute seule. Je n'arrive pas à départager, c'est sans doute un judicieux mélange des deux mais je ne sais pas. J'aimerais savoir; parce qu'avoir mal d'être tout seule, ça passera. Il y a Div, il y a plein d'hommes, il y en aura d'autre(s). Mais avoir mal de lui ça serait plus difficile, parce qu'avoir mal de l'ex sera plus difficile à surmonter, à moins qu'il ne revienne [un espoir auquel je refuse de m'accrocher, ça serait malsain].

Avant qu'il ne quitte, je lui ai demandé - pas pour le faire chier, juste sous le coup de l'émotion - " j'espère au moins que tu ne regrettes pas" [j'ai voulu ajouter tout ce merdier mais ça aurait été inutile alors j'ai stoppé à "j'espère au moins que tu ne regrettes pas"]. Je m'attendais à un non, rien de rien, non je ne regrette rien et tout et tout. Il n'a pas répondu. J'ai insisté. Et alors il m'a dit : dans quelques semaines, ça ira mieux.

J'ai détesté sa réponse. Ce dernier mois, pas une seule fois il ne m'a donné l'impression de douter de sa décision, et d'une certaine manière, son attitude directe m'a réconforté; je me disais que de partir était assurément la chose à faire puisqu'au moins la moitié des partis impliqués dans ce bourbier n'en doutait pas.

Ce soir, ce doute, ça m'a fait douté aussi. Je regrette de lui avoir posé la question. Je regrette parce que ça l'a fait pleurer.

Un jour, je promets, je lui demanderai pardon pour ça.

Le texte est sans doute confus... m'en fiche. J'ai tout écrit d'un trait, la larme à l'oeil.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire