lundi 23 mars 2009

8. La marée haute.

Les crises de larmes, bien que plus courtes, sont à nouveau semblables à celles de février, celles qui ont suivi l'annonce de la rupture. Les sanglots sont creux, bestiaux, incontrôlables; ils ne durent généralement pas plus qu'une dizaine de minutes mais sont suffisamment intenses pour me flanquer un mal de tête monstre.

Les ruptures amoureuses sont toujours terribles, même quand on croyait pouvoir s'en tirer pas trop mal.

La journée de samedi fût terrible, et celle de dimanche horrible. C'est étrangement à l'heure des repas que les sanglots s'amènent; même dans les périodes plus difficiles, l'ex et moi nous sommes fait un devoir de nous retrouver à la même table et de partager nos repas en faisant la conversation. Désormais, manger seule sur ma petite table devant la télé, pendant que la minette tente de foutre son nez dans mon assiette me met sous les yeux un tableau d'une tristesse sans nom. Et si aujourd'hui, j'ai échappé à la crise du midi, le repas du soir reste encore difficile. J'ai pleuré, avant, pendant et après, me disant que je pourrais peut-être lui téléphoner quelques minutes pour apaiser tout ça, puis me ravisant en me disant que je ne veux surtout pas être l'ex-femme chipie qui colle au cul quand le message est pourtant clair : c'est terminé. Tout est terminé. L'amour est mort.

Alors quand la marée haute revient, je la laisse déverser ses flots sur mes joues, et j'attends que ça passe.

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